L'histoire de la médiumnité
- almaclara4
- 5 nov.
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L’Histoire de la Médiumnité : du feu des Anciens à la lumière de l’Âme
Il existe dans le cœur humain une soif ancienne — celle de comprendre ce qui vit au-delà du visible.
Depuis que l’homme s’est tenu debout face au mystère de la mort et du ciel, il a cherché à communiquer avec ce qui le dépasse.
La médiumnité n’est pas née dans un salon du XIXᵉ siècle : elle est aussi vieille que la conscience elle-même.
Elle traverse les âges, les mythes, les religions et les continents.
C’est une voix universelle, celle qui murmure à travers le vent, le feu et les rêves.
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1. Aux origines : le chaman, premier passeur d’âmes
Bien avant les temples et les livres, il y eut les cavernes.
Sous les parois vibrantes de Lascaux ou d’Altamira, les premiers hommes gravaient déjà des formes animales, des silhouettes hybrides, des scènes rituelles.
Ces peintures n’étaient pas de simples décorations : elles étaient offrandes, prières, dialogues avec l’invisible.
Le chaman, souvent isolé du reste du clan, était celui qui marchait entre les mondes.
À travers la transe, la danse, la respiration ou les plantes sacrées, il entrait en communication avec les esprits de la nature, les ancêtres ou les forces tutélaires.
Son rôle était de guérir, prédire, protéger.
Déjà, la médiumnité prenait la forme d’un pont entre les réalités.
Dans ces sociétés primitives, la frontière entre le visible et l’invisible était fluide.
La mort n’était pas une fin, mais un passage ; le rêve, un lieu de rencontre ; et le souffle, une prière adressée à l’univers.
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2. Les grandes civilisations : quand les dieux parlent par la bouche des hommes
Lorsque les peuples s’organisent, la médiumnité prend des visages multiples — celui des prêtres, des sibylles, des prophètes.
En Égypte ancienne, les temples vibraient des chants d’Isis et des incantations d’Horus.
Les prêtres interprétaient les signes divins, les songes, les oracles gravés sur les murs des tombeaux.
Ils croyaient que l’âme humaine pouvait voyager parmi les étoiles et revenir enrichie de connaissance.
Chez les Grecs, c’est la Pythie de Delphes qui incarne le lien sacré entre l’humain et le divin.
Assise sur son trépied, respirant les vapeurs sacrées, elle entrait en transe et transmettait les paroles d’Apollon.
Son langage symbolique exigeait une interprétation, rappelant déjà que la vérité spirituelle n’est jamais donnée, mais reçue à travers le filtre de la conscience.
Les Celtes, eux, écoutaient les arbres, le vent, les pierres.
Leur druidisme unissait le monde matériel et celui des esprits de la nature.
Leurs cérémonies dans les forêts sacrées ressemblaient à des dialogues entre les hommes et la Terre-Mère.
Quant aux Romains, ils observaient les présages : le vol des oiseaux, le tonnerre, les entrailles des bêtes.
Pour eux, la médiumnité était une science codifiée, un art divinatoire intégré à la politique et à la guerre.
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3. Les sagesses d’Orient : la conscience comme temple
À l’autre bout du monde, la médiumnité se déploie sous d’autres noms.
En Inde, les rishis recevaient par révélation les Védas, textes sacrés “entendus” et non écrits.
Ils ne cherchaient pas à invoquer les esprits, mais à écouter la vibration du Divin à l’intérieur d’eux-mêmes.
En Chine, la pratique taoïste enseigne que le sage devient médium lorsqu’il s’harmonise avec le Tao, le Souffle cosmique.
Les prêtres-médiums, inspirés, transmettaient les messages des ancêtres et des esprits célestes.
Au Japon, les miko, prêtresses du shinto, dansaient en état de grâce pour recevoir les paroles des kamis — ces forces spirituelles présentes dans toute chose.
Dans ces cultures, la médiumnité n’est pas un pouvoir, mais une écoute sacrée.
Elle ne vise pas à prouver, mais à servir la Vie dans son équilibre invisible.
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4. Le Moyen Âge : entre extase mystique et feu de l’Inquisition
Avec l’ère chrétienne, la médiumnité change de visage.
Les temples deviennent des églises, et la communication avec le divin passe par la prière, la contemplation, la prophétie.
Des âmes comme Sainte Hildegarde de Bingen, Sainte Thérèse d’Avila ou Saint Jean de la Croix témoignent de visions lumineuses, de voix intérieures, de révélations célestes.
Ces expériences sont reconnues comme mystiques tant qu’elles glorifient Dieu.
Mais l’ombre du soupçon s’étend sur toutes les autres formes d’inspiration.
Les guérisseurs, les herboristes, les voyantes — ceux qui parlaient aux esprits de la terre — furent pourchassés.
La médiumnité populaire devient alors sorcellerie, et des milliers d’âmes furent brûlées au nom de la peur de l’invisible.
Pourtant, malgré les bûchers, la flamme ne s’éteint jamais.
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5. Le XIXᵉ siècle : la renaissance du Spiritisme
Le XIXᵉ siècle redécouvre ce que les anciens savaient : la mort n’interrompt pas le dialogue.
Dans les salons européens et américains, les tables tournent, les verres glissent sur les planches de bois, et les esprits se manifestent.
La curiosité devient une quête.
En 1857, un pédagogue nommé Allan Kardec publie Le Livre des Esprits et fonde le spiritisme : une philosophie de l’âme qui relie science, foi et raison.
Pour Kardec, les médiums sont des instruments du monde invisible, mais aussi des êtres responsables.
Leur mission : transmettre des messages d’amour, d’enseignement, de progrès moral.
Le spiritisme se répand comme une lumière nouvelle, du Brésil à la France, en passant par les États-Unis.
Derrière le spectaculaire, se cache une révolution :
l’idée que la médiumnité n’est pas un miracle, mais une faculté naturelle de l’esprit humain.
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6. Le XXᵉ siècle : la science s’invite dans l’invisible
Le XXᵉ siècle voit naître la parapsychologie : une tentative de comprendre les phénomènes médiumniques avec rigueur scientifique.
Des chercheurs comme Rhine ou Crookes étudient la télépathie, la psychokinèse, la clairvoyance.
Mais la médiumnité, elle, se poursuit dans les foyers : après les guerres mondiales, tant de familles cherchent à parler à leurs morts…
Des médiums célèbres apparaissent : Chico Xavier, Allison DuBois, Jeane Dixon.
La médiumnité se démocratise, se féminise, se spiritualise.
Elle cesse d’être marginale pour redevenir chemin d’espérance.
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7. Aujourd’hui : du don à la conscience
De nos jours, la médiumnité quitte les voiles du mystère pour entrer dans la lumière du cœur.
On ne parle plus seulement de don, mais de connexion.
Chaque être humain peut, par la prière, la méditation, le silence, ouvrir son canal intérieur.
Le médium moderne n’est plus un oracle, mais un éveilleur de conscience, un messager du Ciel à la Terre.
La médiumnité, lorsqu’elle est humble et lumineuse, devient service d’amour :
guérir les blessures, apaiser les âmes, révéler la continuité de la vie.
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8. Conclusion : la flamme éternelle
Depuis la nuit des temps, les hommes ferment les yeux pour mieux voir.
Le médium est cet être qui se souvient que le visible n’est qu’une moitié du monde.
Entre science et sacré, il marche dans le sillage des chamans, des prophètes et des mystiques.
Et à travers lui, l’humanité continue de dire à l’invisible :
“Je sais que tu es là.”
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Par Tony Miguel Da Costa – Alma Clara
Créateur de bien-être, thérapeute holistique et médium.
Parce que la lumière ne s’impose jamais : elle se reconnaît, en soi.
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